C'est la Luthe Finale !

On arrive à la partie qui me stresse le plus et que je ne comprends pas encore au moment ou je me lance dedans.....

Le CINTRAGE des ECLISSES !!!

Avant tout, j'ai mis les éclisses à épaisseur (2,5mm) au rabot et au racloir, découpé à la longueur plus une marge, et à la bonne largeur (plus une marge), la largeur n'est pas la même côté manche ou côté bas, la guitare est plus large à sa base et s'affine vers le manche. Encore une fois scie à ruban, rabot etc...

J'ai trouvé un fer à cintrer sur le net et je vais suivre les conseils vus sur les forums et les videos. Le fer à cintrer c'est une résistance entourée d'un tube en métal en forme de goutte. On le laisse chauffer jusqu'à ce que lorsqu'on pulvérise de l'eau dessus celle-ci s'évapore immédiatement en faisant PSCHII !
 Le préchauffage peut bien durer une bonne demi-heure !!!

On humidifie les éclisses pendant que ça chauffe, puisque le cintrage est la conjonction de la chaleur et de l'humidité qui assouplissent les fibres du bois.

J'ai noté sur mes éclisses, le côté qui ira vers la table et celui qui sera côté dos, et le centre de la courbe de la "hanche", pour ne pas me retrouver avec 2 éclisses identiques, 2 côtés droits par exemple.

Je chauffe le bois et je commence à tordre très doucement le bois pour qu'il prenne la forme de la courbe de mon gabarit... j'y vais très doucement, trop surement, alors que le bois semble répondre à mes sollicitations, mais je reste prudent et avance doucement. J'humidifie souvent le bois pour qu'il se détende bien dans son hammam.

C'est assez long, il faut reprende sans cesse les courbes au fur et à mesure que l'on avance, en cintrant une partie de l'éclisse, l'autre ne s'ajuste plus si bien qu'avant au gabarit, bref, j'ai passé 2heures pour cintrer la première éclisse et 1H20 pour l'autre... les prochaines seront plus rapides je pense.

Pour les laisser prendre leur forme défnitive, je les bloque dans le moule de la forme Dreadnought de chez LMI et je les laisse sécher deux jours.

Puis je le coupe à la bonne longueur grâce aux repères du moule et y colle les blocs haut et bas, préalablement taillés et mis à la bonne longeur. Les éclisses dépassent des blocs du coté du dos et sont quasi à fleur coté table, je les rabotterai pour arriver à fleur des blocs dans un deuxième temps.

Lorsque les éclisses sont à fleur de bloc, on passe à la phase "radius", on utilise les plateaux à radiuser pour mettre le côté dos et table à la même courbure que le dos et la table, on passe les éclisses et les blocs sur le papier de verre , jusqu'à ce que les éclisses de fond et de table épousent parfaitement les plateaux à raduiser.

On peut alors cintrer les contre-éclisses (ou kerfing), il s'agit de barres de bois qui ont des encoches afin de prendre la forme des éclisses, elles servent à joindre les éclisses avec le dos et la table (une entretoise souple en bois, en gros). On les colle à l'intérieur des éclisses à l'aide d'un bonne tripotée de pinces à linge entourées d'élastiques pour les rendre plus fermes.

On fait le dos et le côté de la table, c'est pas compliqué... c'est un peu long, et on recommence le "radiusage" au cas ou les contre-éclisses dépassent trop des éclisses.

Prochaine étape..... on ferme sa boite !

Il faut évidemment découper les barres de renfort dans un bloc de sapin avec une scie à ruban (très utile si bien réglée, sinon on fait de la crotte), les rabotter, les poncer etc.. pour qu'ils soient tous beaux.

Le dos de la guitare est bombé sur le modèle que je fabrique, il faut donc donner une courbe aux barres de renfort pour "cintrer" le dos. Cela se fait grâce à une planche à "radius", qui est différente selon la courbe que l'on désire. Pour le dos, j'ai choisi une coubure d'un arc de cercle dont le rayon est 15 pouces (c'est la mesure de mon plan). Rien de plus simple, sur la plache à "radiuser" on place du papier de verre et l'on ponce jusqu'à ce que les barres de renfort épouse la planche concave...

Puis on colle dans le ciel d"ébéniste en utilisant la plance à radiuser comme support, les barres et le dos prennent la forme concave de la planche.

on s'en rend pas bien compte mais le dos n'est plus plat, il est bombé. On peut commencer à donner leur forme au barres de refort pour les alléger et faire sonner le dos lorsqu'on tape dessus, il doit résonner (c'est le TAP TUNNING)

On recommence pour la table d'harmonie, avec un radius de 30 pouces (c'est plus plat), il y a plus de barres de renfort à construire et à radiuser. Collage sous le ciel..

On m'a conseillé de sculpter les barrages avant de les coller pour éviter d'avoir trop de travail de sculpture à faire ensuite, mais les tiges du ciel d'ébéniste ne tiennent pas très bien sur les barrages déjà pré-sculptés, ils ont tendance à glisser, ce qui n'est pas très bon pour la mise sous pression.

Ensuite, on peut commencer la sculpture des barrages, pour les alléger et faire résonner la table d'harmonie, même technique de Tap Tunning, Ponçage pour que les barres soient toutes belles. Découpe de la forme à la scie à ruban en laissant une marge de 5mm tout autour.

J'ai découpé le dos à 5mm du bord, je dois renforcer la jointure et lui donner un coubure tout en le renforçant.

On y colle donc une bande de bois de quelques mm d'épaisseur sur le joint, pour ce faire, j'ai du construire (et trouver la place surtout) un ciel d'ébéniste ou go-bar-deck in english. C'est facile à faire et moins cher (70€) que vendu tout fait (200€). Ça permet de garder une pression constante lors du collage.

Un peu de colle et zou, sous pression.

Une fois sec, il faut reporter l'emplacement des barres de renfort sur le dos. Il faut suivre le plan et tracer, puis découper le renfort central pour que les barres transversales s'y intègrent sans jeu.

Et voilà, pour cette fois...

Après autant de travail, il est temps de reprendre des forces et la charcuterie est une source de protéines non négligable.

Je vais donc pouvoir attaquer le travail de la rosace ou la rosette, j'aurai pû la fabriquer moi-même, mais c'est un travail long et minutieux, pour une première fois , j'ai choisi une rosette toute faite chez Kauffer's Wood.

Après avoir tracé les contours de la table et le centre de la rosette, j'ai reporté son diamètre intérieur et extérieur.

Ensuite, il faut défoncer le bois de l'épaisseur de la rosette soit 1mm entre les deux tracés, grace au dremel et une toute petite fraise, mais surtout grace à un outil fort pratique qui permet de faire des défonces circulaires quasi-parfaites.

Et ça donne ça, après quelques gouttes de sueurs et pas mal d'apnée par peur de se tromper et de creuser trop profond.

Un petit essai avant de coller et zou !

 TADAAAA !

Il ne reste plus qu'à poncer ou passer un coup de racloir pour que tout soit bien lisse, les petits interstices peuvent être remplis avec de la poussière de poncage et de la colle cyano. On le voit sur la partie droite de la photo et en haut, j'ai rebouché quelques petites erreurs.

Puis il faut découper le trou avec la même technique de dremel/outils à quelques mm de la rosette par passes succéssives jusqu'à passer au travers. Un peu de poncage pour que la bouche soit bien nette et lisse.

Le dos est donc préparé, collé, les traces de colles ont été retirées. Je passe donc à la phase de mise à l'épaisseur du dos. Grâce à mes petits muscles et des rabots, j'entame le rabotage de l'épaisseur, sur la partie du dos qui sera à l'intérieur de la caisse.

Les rabots sont mal affûtés, je dois trouver une pierre à aiguiser et un guide d'affûtage et grâce aux petites vidéos de http://www.copaindescopeaux.fr/, j'ai toutes les infos pour affûter comme il faut ! Merci Copain des Copeaux , au passage je découvre ce qu'est une queue d'arronde et pleins d'autres choses dont je n'avais jamais entendu parler (utilisation du racloir etc...). Mais malgré tous ces conseils, je n'arrive pas a bien régler mes rabots ou alors le bois est-il trop dur, je ne sais pas. Je tente alors le racloir et là.... magie, de superbes petits copeaux se forment sous mes mains ! la rabotage sera donc plus long, par chance le dos ne fait que 3,5mm et je dois l'affiner à 2,5mm alors au boulot. Pour info un racloir c'est un morceau de métal plat de 14cmX5cm

Quelques heures plus tard, le dos est presque à épaisseur, je laisse une petite marge pour le poncage et surtout j'attends d'avoir un comparateur d'épaisseur pour être sûr que l'épaisseur est constante sur toute la surface. Et comme c'est pas donné (200-250€), j'attends d'avoir un peu d'argent,ou d'en fabriquer un moi-même...

Ensuite , je reporte le le gabarit sur le dos pour donner l'illusion que le projet avance.. quelques images pour faire joli.

La suite prochainement...

Il faut tout d'abord trouver et choisir les bois, pour le dos et les côtés et pour la table d'harmonie. Une chose était sûre, je voulais une table en cédre, un bois cassant et difficile à travailler mais qui a une sonorité bien chaude et une très belle couleur. J'aurai pu choisir de l'épicéa plus simple à travailler mais quitte à se construire une guitare autant qu'elle me plaise.

Pour le dos et les éclisses (c'est le nom technique des côtés), l'idéal est du palissandre Indien, mais c'est un bois assez cher et par peur de rater le travail des éclisses, j'ai préféré un bois moins cher mais tout aussi beau, l'ovangkol, un bois africain qui rappelle le palissandre, bien plus dessins et de veines mais une très bonne qualité sonores.

J'ai commandé le bois chez Kauffer'Woods (http://www.kauffer.eu/bois-de-lutherie/) et j'ai rapidement reçu les "planches", la table et le dos sont en deux pieces, les éclisses sont déjà très fines.

Il faut donc coller les planches "côte à côte" par le champ pour former un "planche" unique. Il y a plusieurs méthodes mais j'ai choisi la méthode "traditionnelle" espagnole. Il faut d'abord dresser les champs pour qu'ils se collent parfaitement, on rabote les champs (on dit "dresser les champs") jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul fil de lumière qui passe à travers les deux planches. Quand tout est OK, on passe au collage, il faut préparer un kit de collage pour bloquer la table et la maintenir pendant le collage.

Ça donne ça dans mon foutoir de cave...faudra ranger tout ça si je veux mieux travailler.

On attends que ça sèche et on nettoie la colle sur le joint des deux côtés. Pour le dos et la table, ça parait vite fait, mais dresser les tables parfaitement est assez long, il y a toujours un petit poil qui coince...

La suite prochainement.

Nous y voilà donc, une idée ,un beau matin m'est passée par la tête : construire une guitare acoustique de mes propres mains.

Après beaucoup de bidouilles sur des guitares électriques et des montages en tout genres, la construction et finition d'une électrique, j'avais envie de m'attaquer à une guitare acoustique, mais j'avais les boules, le travail du bois sur certaines électriques m'avait donné beaucoup de difficultés.

Et puis, j'ai lu beaucoup de forums ou de blogs et ça m'a semblé possible, avec de la prudence et de la patience, ça paraissait possible. Alors j'ai touvé un plan, des bouquins, des vidéos, des sites de fournitures et zou ! en route.

Je posterai aussi souvent que possible mais le projet est long et le temps n'est pas toujours extensible.